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Page:Journal asiatique, série 9, tome 5-6.djvu/219

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LE CHADDANTA-JÂTAKA.

gérer la façon dont le sujet est traité dans nos deux textes. Je note néanmoins ce point que la grâce accordée à Ciñca-mânavikâ concorde mal avec l’assertion émise par le Buddha dans le préambule que sa mauvaise action l’a entraîné dans la perdition (mahâvinâsam pattâ). Mais il est une considération plus importante sur laquelle il est nécessaire d’insister.

Ciñca-mânavikâ est dépeinte, dans la couple de Jâtakas 120-472, comme une femme impudique en même temps que calomniatrice, tandis que dans l’épisode de la vie du Buddha, elle est simplement calomniatrice, l’impudicité n’étant, de sa part et en ce qui la concerne, qu’une feinte, et ne devant être une cause de réel opprobre que pour le Buddha. Or les deux Jâtakas mis à cette occasion dans la bouche du Buddha par les versions chinoise et birmane présentent les choses sous un tout autre jour. Ainsi le récit du San-tsang-fa-soa reproduit par Abel Rémusat, à propos du récit de Fahian[1], nous montre le futur Buddha, Bhixu sous le nom de Tchang-houan (Sadânanda ?), au temps du Tathâgata Tsin-ching (Vijaya ?), recevant en même temps que son collègue Wou-ching (Vîtajaya ?), les aumônes d’un Çresthî de Bénarès et de sa femme, et accusant, par jalousie, son collègue d’avoir des relations illicites avec l’épouse du Çreṣṭhî qui, sous le nom de Chen-houan (Sudhûrtâ ?), était la future Ciñca-mânavikâ. C’est à cause de cette imputation calomnieuse lancée par

  1. Foĕ kouĕ-ki, p. 184.