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Page:Journal asiatique, série 9, tome 5-6.djvu/225

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LE CHADDANTA-JÂTAKA.

ce Jâtaka quelque chose de la lubricité que lui attribuent les Jâtakas 120 et 472. Dans ceux dont il nous reste à parler, il n’y a plus que la méchanceté et l’hostilité envers le futur Buddha.

Les Jâtakas 57, 208, 224, prononcés tous les trois à propos de Devadatta, sont étroitement unis entre eux. Le 208 et le 224 intitulés, le premier Sumsumâra, le second Kumbila, c’est-à-dire Crocodile, diffèrent uniquement par les deux stances du texte, et ont en commun un seul et même récit. Le 67, intitulé Vânarinda (roi des singes), a pour stance unique de son texte la première des deux stances du iilx le récit est, à la vérité, distinct de celui qui est commun à 208 et 226 ; mais il lui ressemble fort. Ces deux récits ont un thème identique, et ce thème est connu : c’est celui de la première fable du livre IV du Pañcatantra[1]. Voici ces deux récits :

Un singe d’une taille peu commune vivait sur les bords du Gange. L’épouse d’un crocodile du fleuve fut prise d’une envie terrible de manger le cœur de ce singe. Le crocodile, contraint de céder au désir de sa compagne, interpelle le singe, prétend que les fruits de l’autre bord sont meilleurs que ceux du bord où il réside et offre de lui faire traverser le fleuve sur son dos. Le singe accepte et, au milieu du trajet, se sent entraîné sous l’eau. Il se plaint et demande des explications ; le crocodile avoue qu’il a

  1. Voir Lancereau, Pantchatantra, p. 273-278.