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Page:Journal asiatique, série 9, tome 5-6.djvu/954

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SEPTEMBRE-OCTOBRE 1895.

Les Câhis au temps d’Ou-k’ong étaient vassaux du Cachemire. Lorsque Lalilâditya-Muktâpîḍa institua cinq grands offices à la cour, il appela le roi Çâhi à exercer une de ces fonctions. (Râj. tar., IV, 143.)

L’ambassade du Kipin qui vint solliciter la protection de la Chine en 750 n’avait pas seulement pour objet d’affirmer le loyalisme d’un vassal lointain ; elle réclamait certainement des secours contre un double péril également pressant. Les armes de Lalitâdilya étaient insuffisantes pour défendre le Çâhi contre les invasions des Arabes à l’ouest et des Tibétains au nord-est. Les Tibétains avaient en un siècle créé un grand empire et infligé aux armées chinoises une série de défaites retentissantes (Bushell, The early history of Tibet, J. R. As. S., n. s., XII, 435-541). En 736 ils avaient conquis le pays des grands Po-liu (Baltistan), limitrophe de l’Udyâna à l’est, et les Chinois ne réussirent à les en expulser que onze ans plus tard (747).

À l’ouest, les Arabes ne cessaient pas de menacer Kaboul. Dès l’an 657, ’Abdu-r-Rahmân avait pris la ville ; mais le tribut promis cessa bientôt d’être payé ; en 683-684, ’Abdu-l-’Aziz vint le réclamer les armes à la main, défit et tua le roi. En 697-698, ’Abdu-llah marche contre le roi de Kaboul, mais est obligé de battre en retraite. ’Abdu-r-Rahmân, deux ans plus tard, rachète cet insuccès, mais s’allie ensuite avec le roi vaincu contre Hajjâj, gouverneur de l’Inde. Les historiens musulmans ont