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Page:Journal asiatique, série 9, tome 5-6.djvu/966

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SEPTEMBRE-OCTOBRE 1895.

la terre, désigné par deux signes dieu (des) vents, a été nommé successivement Hevenk, Phal, Phoul, Hou, Ben, Bur, Ramman ou Ramannu. Il s’appelle réellement Adad. Tous sont, dans une égale mesure, faux, et doivent être repoussés au même titre.

Le vrai nom a été signalé par M. Schrader, d’après un texte assyrien de Sardanapale (prisme IX, 2), et cette proposition a été élevée à la hauteur d’une certitude par un texte publié par M. Bezold, où sont énumérées les différentes appellations assyriennes mystiques et courantes, ainsi que les divers noms que cette divinité portait chez les Araméens, les Phéniciens, les Élamites, les Susiens et les Sumériens.

Le seul nom courant de ce dieu est Adad ; le texte de M. Bezold porte A-da-ad : cette forme est la première après les noms mystiques sous lesquels, dans les sanctuaires et les serments, cette figure mythologique est invoquée. Ce qui achève la démonstration, c’est une brique trouvée à Telloh, publiée par M. de Vogüé dans le Corpus inscriptionum, t. II, où, en grec et en araméen, est transcrit le nom assez connu de Idéogramme Adad-nadin-akh, « le dieu des vents donne un frère » est transcrit :

ΑΔΑΔΝΑΔΙΝΑΧΗΣ
𐤀𐤃𐤃𐤍𐤃𐤍𐤇

Cette forme Adadnadinaches correspond lettre par lettre au nom assyrien Adad-nadin-akh.

Cette brique, inscrite par un Chaldéen qui parlait et connaissait sa langue maternelle, que nous trouvons encore en pleine vie et entière vigueur trois siècles plus tard, du temps de Tibère, résout définitivement le problème et clôt la discussion par un arrêt souverain.

Mais l’erreur s’est perpétuée avec ténacité. On n’a pas voulu démordre d’une opinion assez étrange, contraire au bon sens et faisant litière de tout esprit de critique. Mille fois le nom du dieu en question se trouve écrit ou par son