chiffre cabalistique de dix, ou par l’idéogramme An-im, « dieu du vent ». Une seule fois, dans une liste d’éponymes dont il y a plusieurs exemplaires, on rencontre un nom absolument différent : Pur-an-ramana (non pas ramanu, ce qui a son importance), ou Pur-an-raman ; et parce que, parmi beaucoup de significations, le signe , im, signifie ra manu « même », on a conclu à un dieu Raman. On a fabriqué, sans autorité aucune, une forme Rammanu en ajoutant un m, pour avoir un dérivé apocryphe du ramamu « tonner », ce que l’idéogramme im n’exprime nullement. Dans la liste des noms du dieu Adad, publiée par M. Bezold, on trouve ramimu, le tonnant, comme ragimu, le bruyant, murta’imu, le mugissant, murtasnu, l’auteur de la pluie. Mais Rammanu n’existe pas, et personne ne l’a jamais montré dans un texte.
La lecture Raman repose en effet sur une erreur grossière. Le nom est à lire Evid-ramana « (le dieu Assur ou Éa) s’est créé lui-même ». Car le groupe pur-an, et qui contient le signe an, souvent veut dire « durée » mais pas ici ; le groupe est, selon les variantes des éponymes publiées par M. Bezold, substitué au signe « fondation, fond, création, origine », esidu ; et le même fond, origine, est prononcé isdu, l’hébreu יסד. On peut dire avec le fameux éponyme , comme on trouve le nom (R. II, 63, 20), peut-être « qui a créé la route », et . On trouve aussi Esid-Assur « Assur est créateur », Esid-Nabo est créateur, Esidat-Istar « Istar fonde ». Le nom de l’éponyme de l’année où eut lieu la fameuse éclipse solaire est écrit : ou , et se lit : Isid-seti-iqbi (ou qibā) « (Deus vel Dea) fondationem valli decrevit (vel decerne) », comme on trouve le nom de « Istar a fondé le mur », et d’autres.
Il n’y a pas donc de dieu dans le nom de l’éponyme Pur-an-ra-ma-na : la terminaison en a, l’accusatif, aurait déjà dû faire réfléchir les grammairiens, qui s’acharnent sur des