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Page:Journal d'un voyage de Genève à Paris en 1791.djvu/100

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supposant qu’il fût possible de faire plier le Français sous le joug du despotisme, et anéantir l’ouvrage de la révolution, la génération future, peut-être même encore celle-ci, en opérerait une nouvelle, dont les effets seraient d’autant plus terribles qu’ils auraient été plus provoqués, et que la vengeance et toutes les passions qu’elle entraîne, causeraient des maux infinis et incalculables. Adieu alors, adieu pour jamais, à la noblesse, au haut clergé, aux intendans, aux parlemens, aux fermes ; adieu à toutes ces administrations, et à tous ces privilèges créés pour le malheur des peuples qui ne se seraient rétablis que pour un instant, et que cet-instant verrait détruire pour toujours !

En raisonnant ainsi sur l’état de la France, nous avons-fait plusieurs lieues, au travers du plus charmant pays : auprès d’un village ruiné, un château brûlé l’année dernière, nous