Aller au contenu

Page:Journal d'un voyage de Genève à Paris en 1791.djvu/99

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le Français aime son roi ; il aime aussi qu’il soit environné de ce qu’il appelle l’éclat du trône ; mais il exige que celui qui occupe ce trône soit doué d’un mérite éminent, sans quoi il le méprise, lui, sa personne, ses actions, ses partisans, ses ministres, ceux qui commandent en son nom et la loi ; le résultat de la volonté générale, et dont il est l’organe, est foulé aux pieds. Si le pouvoir exécutif se pénétrait bien de cette vérité, qu’une machine aussi compliquée qu’un grand état, ne peut se mouvoir si les pouvoirs ne sont balancés d’une manière invariable, il renoncerait aux projets de se rendre maître d’une autorité qu’il ne saurait plus exercer. Pour opérer une contre-révolution complette, il faudrait exterminer tous ceux qui en ont été les acteurs ou les témoins ; il faudrait livrer aux flammes tout ce qui a été écrit en faveur de la nouvelle constitution ; car en