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Page:Jouvet - Réflexions du comédien, 1938.djvu/187

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ques, les sociétés et les systèmes politiques, montre bien le rôle de liaison et le caractère adventice de cette charge où le mélange du matériel et du spirituel est la source de toutes les tribulations et de tous les maux.

Nous distinguerons deux groupes de directeurs : ceux dont la fonction peut se justifier et ceux dont la fonction est injustifiable ; les intermédiaires autorisés et les intermédiaires indésirables, c’est-à-dire les professionnels et les extra-professionnels ; ceux qui ont un rôle d’organisateur et les désorganisateurs ; ceux dont les fonctions sont le résultat d’une délégation professionnelle, c’est-à-dire : le directeur-acteur, le directeur-auteur, le directeur-metteur en scène, le directeur délégué par la collectivité ou par l’État et les directeurs par usurpation, qui ne sont délégués que par des sentiments assez troubles ou des fins extra-professionnelles et que nous désignerons sous le terme générique et anodin de directeurs passe-partout.

Le directeur passe-partout n’est pas un directeur, mais il est, hélas ! de nos jours, le type le plus répandu dans la profession. Il y a cent et une façons de l’être.

Citons d’abord le directeur avec théâtre et celui qui n’a pas de théâtre. Le premier a eu un théâtre, autrefois, pendant une semaine ou une saison, ou a participé jadis à une combinaison théâtrale. Le second n’a pas de théâtre, mais est toujours à la recherche d’une scène qui soit libre et la constance de cette recherche suffit à justifier son titre. Elle lui permet de pénétrer dans les coulisses, d’assister aux répétitions générales, d’en-