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Page:Jouvet - Réflexions du comédien, 1938.djvu/73

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ennemis à Beaumarchais. Il est contraint de se battre en duel et tue fort proprement son adversaire…

C’est alors qu’il fait la connaissance d’un des quatre frères Paris, les célèbres financiers : Paris Duverney, lequel avait aidé Voltaire à se faire 130 000 livres de rente.

Paris Duverney, sur les instances de Mme de Pompadour, avait aussi fait construire par Gabriel l’École Militaire. Cela avait pris neuf ans, mais la Pompadour n’était plus en faveur et Paris Duverney n’arrivait pas à obtenir de la nonchalance de Louis XV une visite qui aurait consacré son œuvre. Il s’adressa alors au maître de harpe des dames de France et Beaumarchais réussit ce que Duverney désirait depuis si longtemps : les filles du roi d’abord, Louis XV ensuite, vinrent honorer ces bâtiments.

La reconnaissance du financier établit la fortune de Beaumarchais. Il lui prêta 500 000 livres pour acheter la charge de lieutenant général des chasses aux bailliage et capitainerie de la Varenne du Louvre qui l’anoblit définitivement en l’intronisant comme juge à robe longue dans la jurisprudence pour braconnage et maraudage.

Ici se place — en 1764 — l’histoire de Clavijo et du voyage en Espagne. Deux des sœurs de Beaumarchais, dont l’une était mariée, avaient été s’établir à Madrid. Un littérateur, nommé Clavijo, était tombé amoureux de la cadette et lui avait promis le mariage ; les bans publiés, Clavijo avait refusé de tenir sa