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Page:Jules Bois - Visions de l'Inde.djvu/126

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VISIONS DE L’INDE

nous n’avons rien trouvé chez lui… Il faudra chercher autre chose. »

Je souris, car je comprends, maintenant : mon or est introuvable, mais les voleurs ont payé, et la police n’a pas perdu son temps.


X

La Fête du Printemps à Bénarès.


Je me suis attardé ici : j’ai oublié que l’hiver est, dans l’Inde, la seule saison innocente pour le voyageur. Le dieu Chrisna, l’incarnation du soleil, de ce soleil terrible et bienfaisant, qui féconde la terre et enfièvre les corps, vient m’en avertir lui-même par ses jeux populaires.

C’est « Oole Jatra Chrisna » la fête du printemps, la commémoration du dieu d’amour. Une rumeur lointaine, musique et chants, traîne dans l’air, venant des quartiers natifs jusqu’aux « civil lines ». On cuit d’énormes gâteaux dans les rues au son d’un orchestre fantasque. De temps en temps, c’est une ruée de prêtres, les yeux ivres, le front tatoué des signes vichnouïques, chantant et gesticulant, possédés par la Secrète Influence, agités par la renaissance des sèves.