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Page:Jules Simon - La liberte de conscience, 1872.djvu/131

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autrefois dans le concile de Chalcédoine : Vous avez affermi la foi, vous avez exterminé les hérétiques ; c’est le digne ouvrage de votre règne, c’en est le propre caractère. Par vous, l’hérésie n’est plus. Dieu seul a pu faire cette merveille. Roi du ciel, conservez le roi de la terre : c’est le vœu des Églises, c’est le vœu des évêques[1]. »



  1. Bossuet, Oraison funèbre de Le Tellier. — Cf. ces paroles de Bossuet, dans l’Histoire des variations, liv. X, § 55 : « Les protestants et les catholiques sont d’accord sur la question de savoir si les princes chrétiens sont en droit de se servir du glaive contre leurs sujets ennemis de l’Église et de la saine doctrine. » — Voyez encore sa lettre à M. de Basville, du 12 novembre 1700, sur cette question : Si l’on peut contraindre les protestants d’assister à la messe. « Je déclare que je suis et que j’ai toujours été du sentiment, premièrement, que les princes peuvent contraindre par des lois pénales tous les hérétiques à se conformer à la profession et aux pratiques de l’Église catholique ; deuxièmement, que cette doctrine doit passer pour constante dans l’Église, qui non-seulement a suivi, mais encore demandé de semblables ordonnances des princes… Voici donc ce que je crois être la règle certaine de l’Église, Premièrement, que l’on peut user de lois pénales plus ou moins rigoureuses, selon la prudence, contre les hérétiques ; deuxièmement, que ces peines étant décernées par l’autorité des princes, l’Église reçoit à sa communion tous ceux qui y viennent du dehors, quand elle peut présumer qu’ils y viennent de bonne foi, et que la vexation qui les a rendus plus attentifs les a aussi éclairés ; troisièmement, qu’on ne peut présumer de la bonne foi que quand ils se soumettent également à tout l’exercice de la religion catholique. »