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DEUXIÈME PARTIE.

L’INTOLÉRANCE PENDANT LA RÉVOLUTION FRANÇAISE.

CHAPITRE I.

L’Assemblée constituante maintient la proscription
des protestants et des juifs.


La révolution, depuis si longtemps préparée dans les esprits, éclata par la convocation des états généraux de 1789, qui devinrent l’Assemblée constituante. La Cour fut très-longue à comprendre ce qui se passait, et il est douteux qu’elle l’ait jamais bien compris. Les survivants de l’ancienne noblesse qui revinrent en France en 1815, ne se rendirent compte ni des principes de la révolution ni peut-être des faits qu’ils avaient vus de leurs yeux. On sait que les députés du tiers venus à Versailles en souverains, y avaient été reçus en suppliants. On voulut régler leur costume, le cérémonial et l’ordre de leurs séances ; on fixa par ordonnance les matières de leurs délibérations ; on rétablit pour les deux premiers ordres des privilèges surannés ; en un mot, on enferma les nouveaux venus dans des questions de détail, dans des recherches d’étiquette. Ces courtisans croyaient tenir le lion dans leur toile d’araignée. Les paysans, pendant ce temps-là, se demandaient