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Page:Jules Simon - La liberte de conscience, 1872.djvu/233

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TROISIÈME PARTIE.

LES CONCORDATS.

CHAPITRE I.

De la nature des concordats.


Avant de rendre compte du concordat de 1801 et de l’espèce de liberté religieuse qui en résulte, je dois parler des concordats antérieurs, et avant tout, expliquer ce que c’est qu’un concordat.

Il est naturel d’aimer et de chercher la vérité, et quand on l’a trouvée, de désirer la répandre et de s’irriter contre l’erreur. Ce besoin de propagande devient plus vif encore quand il s’agit d’une vérité morale et principalement d’une vérité religieuse.

Il y a deux moyens légitimes de répandre une vérité : la prouver ou la faire aimer ; propagande par la démonstration, propagande par la persuasion. De ces deux moyens, le premier est le plus régulier, le second est peut-être le plus fort ; le premier est toujours honnête, le second l’est ou ne l’est pas, selon la nature des procédés employés : en effet, on peut faire aimer une doctrine en montrant qu’elle est pure ou en montrant qu’elle est profitable.