Aller au contenu

Page:Jules Simon - La liberte de conscience, 1872.djvu/253

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

anciens rois ; il renouvelait, en les aggravant, les prescriptions relatives aux rapports des évêques avec le pape, à la publication des bulles et autres écrits venant de Rome, aux conciles, aux synodes, etc. ; il reprenait en grande partie, d’une façon moins odieuse, il est vrai, puisqu’il sollicitait le consentement de Rome, mais enfin il reprenait l’œuvre de la Constituante, c’est-à-dire le remplacement des propriétés de main morte par une dotation, et la transformation radicale des anciennes circonscriptions diocésaines et curiales. Cette dernière réforme en entraînait une autre : en changeant les circonscriptions, il fallait changer le personnel. Malgré les extinctions amenées par le temps, d’anciens évêques se trouvaient dépossédés par le fait seul de la suppression de leurs sièges. Pouvait-on, d’ailleurs, exclure tous les intrus, et donner raison aux émigrés contre les constitutionnels ? C’eût été condamner trop ouvertement et trop complètement la révolution. Une partie très-considérable du clergé avait accepté la constitution civile. Parmi les évêques élus en vertu de la loi du 12 juillet, plusieurs étaient éminents par leur piété et leur courage ; et on ne pouvait guère leur reprocher que d’avoir obéi à la loi et au roi, plutôt qu’au pape. Le premier consul ne pouvait et ne voulait pas leur en faire un crime. La voie suivie par les deux cours contractantes était donc hérissée de difficultés, même en ne tenant aucun compte de la liberté de conscience, qui ne préoccupait ni l’une ni l’autre. À ces difficultés, qui rendirent les négociations si longues, le saint-siége eut la sagesse de ne pas ajouter celles qui tenaient seulement à ses intérêts temporels, et ce n’est qu’après la signature des articles que le cardinal Consalvi parla des trois provinces perdues, Bologne, Ferrare et la Romagne.

Je me bornerai maintenant à indiquer, avec un très-court commentaire, les principaux articles du Concordat[1].

  1. « Les fondements sur lesquels reposent les articles organiques sont