Aller au contenu

Page:Jules Simon - La liberte de conscience, 1872.djvu/29

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tements[1], aux maléfices, aux talismans[2]. Comme législateur, il ne s’écarte pas des formes consacrées du culte grec. Après avoir, dans le quatrième livre des Lois, démontré la nécessité de faire aux dieux des sacrifices, et de communiquer avec eux par des prières, des offrandes et un culte assidu[3], il ajoute, dans la République : « C’est à Apollon Delphien de faire les plus grandes, les plus belles, les premières des lois, celles qui concernent la manière de construire les temples, les sacrifices, le culte des dieux, des génies, des héros, les funérailles et les cérémonies qui servent à apaiser les mânes des morts[4]. » Il fait toujours intervenir les oracles dans tout ce qui touche à l’organisation du culte et à la réglementation des funérailles[5]. Sa première préoccupation, quand il commence à construire sa ville, est d’y placer des temples : « Que d’abord, dans chaque bourg, il y ait autour de la place publique des temples consacrés aux dieux et aux génies En chaque endroit, il y aura des temples consacrés à Vesta, à Jupiter, à Minerve[6]. » Ces temples deviendront le point de départ de la division et du partage du territoire : « Ensuite, après avoir consacré dans le cœur même de la ville une citadelle entourée de murailles à Vesta premièrement, puis à Jupiter et à Minerve, de cet endroit, comme d’un centre, on partagera[7], etc. » C’est dans

  1. Maléfices, enchantements, figures de cire, etc. « Il est bien difficile de savoir au juste ce qu’il y a de vrai dans tout cela, » dit-il. Cependant, en proposant une loi pour réprimer les préjudices causés à autrui, il ajoute : « Si le coupable est devin, ou versé dans les enchantements, qu’il meure. » Les Lois, liv. X, trad. fr., t. VIII, p. 325.
  2. « Diotime était savante en amour et en beaucoup d’autres choses ; ce fut elle qui prescrivit aux Athéniens les sacrifices qui suspendirent dix ans une peste dont ils étaient menacés. » Le Banquet, trad. fr., t. VI, p. 296.
  3. Trad. fr., t. VII, p. 235.
  4. République, liv. IV, trad. fr., t. IX, p. 208.
  5. Les Lois, liv. V, trad. fr., t. VII, p. 254 ; liv. VI, t. VII, p. 322 ; liv. VIII, t. VIII, p. 90. — Républ., liv. IV, t. IX, p. 208 ; liv. V, t. IX, p. 295.
  6. Ib., tr. fr., t. VIII, p. 139.
  7. Ib., tr. fr., t. VII, p. 205.