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Page:Jules Simon - La liberte de conscience, 1872.djvu/43

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les patriciens avaient droit de vie et de mort sur des troupeaux d’esclaves, et dont les jeux étaient de voir des gladiateurs mourir avec grâce[1] ? Pendant trois siècles, les bourreaux ne se lassèrent pas de frapper, ni les victimes de souffrir. Le christianisme recevait le baptême du sang. Il rendait témoignage à la liberté de conscience. C’était son âge héroïque.



  1. « Les combats du cirque avaient endurci le peuple à regarder la mort d’autrui avec indifférence. Dans les entr’actes des spectacles, on faisait mourir un gladiateur « pour passer le temps, ne nihil agatur. » La toute-puissance des empereurs inventait de si atroces supplices que la mort, dépouillée de cet appareil, perdait son horreur. Chaque jour on racontait un nouveau suicide, ou un supplice, et personne n’osait frémir. Quand Néron empoisonna Britannicus dans un festin, les convives expérimentés continuèrent de sourire. » Jules Simon, Sénèque, IIe partie, ad fin.