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Page:Jules Simon - La liberte de conscience, 1872.djvu/75

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aucune charge ou dignité, qu’il ne puisse faire de testament ni recueillir aucune succession. Nous déclarons tous ses biens mobiliaires et immobiliaires confisqués ipso facto, sans qu’ils puissent jamais retourner à lui ni à ses héritiers. Et d’autant que ceux qui s’exercent à découvrir et à prendre les hérétiques sont dignes d’honneur et de récompense, nous voulons que nos baillis dans les bailliages desquels les hérétiques auront été arrêtés, et ce pendant deux ans, fassent payer à ceux qui auront fait la capture deux marcs d’argent pour chaque hérétique qui aura été arrêté, convaincu et condamné. Et pour les captures qui seront faites après les deux ans, sera payé un marc seulement. » L’ordonnance défend ensuite, sous des peines sévères, de communiquer avec les excommuniés, prescrit la restitution à l’Église de toutes les dîmes non payées pendant la guerre civile, et prend toutes les mesures nécessaires « afin que ceux que la crainte de Dieu n’a pu retirer du mal, y soient du moins contraints par la crainte des peines temporelles. »

C’est au pied des potences de Simon de Montfort, à la lueur de ses bûchers, dans les campagnes dévastées du Languedoc, sur les ruines fumantes des villes et des forteresses, que l’inquisition prit naissance.