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Page:Jules Simon - La liberte de conscience, 1872.djvu/83

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les hérétiques, où, les connaissant, ne les dénonceront pas, seront punis des mêmes peines que le délinquant. Seront également réputés fauteurs de l’hérésie, ceux qui solliciteront pour les accusés. Au contraire, les dénonciateurs seront récompensés, et s’ils sont eux-mêmes coupables, remise leur sera faite de la peine. L’ordonnance, après avoir pris des précautions contre les magistrats, entre dans des prescriptions minutieuses au sujet des professeurs, principaux de collége et maîtres d’école. Les conversations mêmes sur le sujet des disputes religieuses sont interdites : « Ayant entendu qu’ordinairement il advient que les gens de tous états indifféremment s’ingèrent, en prenant leur repas, ou bien en allant par les champs ou autrement, quand ils sont retirés les uns avec les autres, de parler, deviser et discuter des choses concernant la foi… » On passe ensuite aux lettres. Ceux qui écriront aux réfugiés, les porteurs de lettres venant de Genève, seront sévèrement punis ; les biens des réfugiés confisqués : la vente, si elle a lieu en prévision de la fuite, annulée. Le Parlement, en enregistrant cet édit, ne put contenir sa joie. Il rendit action de grâces au roi de sa très-bonne, très-loyale et très-chrétienne volonté, suppliant à Dieu très-humblement qu’il lui plaise le maintenir en cette charité, dévotion et ardeur, à très-longues années. »

François II trouva matière à réglementer même après l’édit de 1551. Une déclaration du 4 septembre 1559 porte que les maisons où se feront des assemblées et conventicules seront rasées et démolies. Un édit du 9 novembre de la même année condamne à la mort ceux qui auront assisté aux prêches. Un autre, du mois de février, prive de leurs justices les seigneurs hauts justiciers qui négligeront de sévir contre les protestants. Un autre, du mois de mai 1560, augmente les droits des évêques, a naturels juges du crime d’hérésie. »

Mais ni Henri II, ni François II, ne furent plus cruels que celui qu’on a appelé le roi chevalier et le père des