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Page:Jules Simon - La liberte de conscience, 1872.djvu/91

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CHAPITRE XIII.

La Saint-Barthélemy.


À qui revient la plus grande part de responsabilité dans le massacre de la Saint-Barlhélemy ? Charles IX l’ordonna ; Catherine de Médicis, sa mère, le conseilla ; Retz, Tavannes, le duc d’Anjou, les Guises y poussèrent. Le but fut de finir d’un coup la guerre civile par l’extermination totale des huguenots ; le plan fut de les tromper, de les flatter, de les endormir, et tout d’un coup de fondre sur eux et de les exterminer sans quartier. À la veille du 24 août 1572, il se croyaient en pleine paix et même en faveur. L’amiral de Coligny se voyait déjà général de l’armée française pour combattre les Espagnols. Le roi l’appelait son père. Les noces du roi de Navarre et de Marguerite, sœur de Charles IX, étaient à peine finies. Même le roi de Navarre coucha cette nuit-là dans le Louvre et ne se douta de rien jusqu’à l’aube du jour. Jamais si vaste conspiration et si bien gardée. Dans la même maison, les assassins fourbirent leurs armes toute la nuit et les victimes dormirent sans défiance.

Au point du jour, le tocsin sonne à toutes les églises, les portes du Louvre sont ouvertes et laissent sortir les compagnies des gardes. Le duc de Guise, MM. de Retz et de Tavannes, tous les chefs de l’armée catholique parcourent les rues l’épée au poing, suivis de fantassins et de cava-