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Page:Kahn - Le Roi fou, 1896.djvu/230

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trop le pays et surtout la blême et cauteleuse clientèle dont l’entourait le clergé dominant pour en douter un instant. Ce fut d’un pas ferme que, son sang essuyé, elle remonta les degrés de l’escalier de bois peint aux couleurs d’un marbre fleuri, pour assister au coucher de la pauvre folle, réintégrée dans sa chambre matelassée, et qui grognait, comme un enfant malade, fatiguée, harassée, un instant au moins n’ayant plus sous les yeux le spectacle terrible qui l’avait effondré.

Le mari de la princesse folle, colosse blond du nord, ambitieux et inutilisé, elle ambitieuse et croyant les épaules larges de l’homme taillées pour supporter tous les fardeaux, avaient accepté de la main des hautes puissances dont l’équilibre européen cache les conventions dynastiques, de régner sur ce coin terrible et agité de Sagontide ; où nul souverain n’avait pu durer, où les rois étaient au bout de six mois rem-