Aller au contenu

Page:Kahn - Le Roi fou, 1896.djvu/233

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dompter le pouvoir. Ils eussent admis l’autorité d’ailleurs assez sage du roi Gerhardt, assez doux pour amnistier les insurgés prisonniers quelques jours après la révolte ; ces indolents habitués à fumer nonchalants près de la mer, ou sous l’ombre des arbres, à échanger des opinions au long des marchés ou sous le porche profond des églises, fussent restés tranquilles, si l’invasion des traitants, des banquiers, des courtiers, tout le lugubre état-major de l’accaparement usinier ne se fût jeté sur ce malheureux pays pour en sucer toute force vive. Or, il advint que les prétoriens, en peu de temps gagnés aux mœurs douces du pays, à sa paresse, à ses jeux, à ses vins, ne gardaient plus qu’une fidélité d’apparat au pouvoir ; Ils eussent défendu Gerhardt, mais non ses nouveaux potentiels.

Or, un soir de torches et de clameur, pendant que l’élite des troupes fidèles luttait en un coin de la province contre