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Page:Kahn - Premiers Poèmes, 1897.djvu/112

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IV

Tes yeux qui passez indifférents —
Et des soirs aux grands arbres où naquit
Le doux, le triste, et l’amour pour qui
En ton vague cœur qui point ne naquit.
Les soirs caressés de tes yeux indifférents.

Tes yeux, ces yeux épars aux routes de mes lèvres
Et puis si tes saveurs soyeuses ont caressé —
Mes lèvres s’appuyaient aux douceurs qu’ont tressé
Ébène et neige aux lèvres hantées de fièvres —
Tu t’en allais aux décors bruissés.

Et puis encore petite enfant aux petites mains
Effeuillant à tout jamais les pétales de mes demains
Berce mes âmes murmurantes —
Et toi dans l’errance de mes ombres demeurantes.