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Page:Kahn - Premiers Poèmes, 1897.djvu/125

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I

File à ton rouet, file à ton rouet, file et pleure
Ou dors au moutier de tes indifférences
Ou marche somnambule aux nuits des récurrences
Seule à ton rouet, seule file et pleure.

Sur la route, les cavaliers fringants
Poussent les chevaux envolés dans le vent,
Souriants et chanteurs s’en vont vers les levants
Sur la route ensoleillée les cavaliers fringants.

File à ton rouet, seule à ton rouet, file, et pleure.
Seule à ton rouet, file, crains, pleure.

Et celui dont la tendresse épanouie
Souffre aux nerfs, aux soucis, à l'ouïe,