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Page:Kahn - Premiers Poèmes, 1897.djvu/126

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Celui-là s’en ira pour consoler ses doutes
Aux refuges semés le long des âpres routes ;
Suspends aux greniers les chanvres rouis.

File à ton rouet, les chansons sont légères,
Les images redisent les gloires des marins,
Les chansons s’évident aux heures plus légères,
Proches du retour sonore des marins.

Et voici, las des autans et des automnes
Au ciel noir des flots qui tonnent,
Le voici passer qui vient du fond des âges,
Noir et brun, et si triste : et les lents marécages
De ses yeux où demeurent stagnantes les douleurs
S’arrêteront épars sur tes yeux de douleurs.

Seule à ton rouet, file et pleure
Tes candeurs nubiles s’en iraient au gouffre
Au gouffre lamé de passé qui souffre
Depuis les temps, les temps, les leurres et les leurres.
File à ton rouet, seule file et pleure.