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Page:Kahn - Premiers Poèmes, 1897.djvu/128

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Anxieux des pas et douloureux
Des prunelles des amoureux,
Quand je façonnais aux jardins
Des divans d’ombre à tes destins ?

Des cavaliers qui sont passés
Si las de lointaines déroutes,
Et je voyais leur capitaine
Si fier soldat et tant blessé
Qu’à l’ouïr me suis arrêtée
Contant les contrées incertaines.

Fille frêle, le froid se gîte
À la masure qui s’effrite ;
Retourne-t’en vers tes palais
Blancs de cygnes, aux parcs violets.

Je m’en irai de grand matin
Vers la route où passent les trouvères
Avec ma mante de satin
Et te laisserai le levain
Le levain des attentes amères.