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Page:Kahn - Premiers Poèmes, 1897.djvu/145

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Dans ses mineurs argentins, sons de luth surhumain
Je t’entends aux jours.

Ton miroir, éternelle agonie.
Ce serait vers toi que les pâles génies
Ceux d’où tombent les fleurs qui balancent et se bercent
Les fleurs immémoriales qu’on ne respire plus
Descendent mains calmantes et mentent un jour de plus
Aux philtres du moi qui se résigne
Aux sois défunts
Aux tristes, de n’avoir su vivre en leurs lèvres
Jetant les parures sans parfums
Ô rêve à deux, défunt.

Aux soirs illunés, aux soirs illuminés,
Nous mêlâmes nos chagrins de vivre
Survivance désemparée.
Hune d’où revoir les lointains
Les lointains glacés des givres du vivre —
Chairs emparées, mains séparées,
À jamais d’un non social séparées.
Et plus que l’ennui de vivre.

C’était ton front, la ligne blanche dans l’Infini
Et tes masques l’heure des levers d’âmes infinies ;