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Page:Kahn - Premiers Poèmes, 1897.djvu/186

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Un chœur invisible bruit

Nous avons cherché le mensonge et nous avons trouvé la loi ;
les hyperboles et les paraboles éclairaient les routes des aïeux
la coupe de l’oubli resplendit aux festins dans les cieux
et sous l’arbre qui donne l’asyle des baisers ombreux
les amants venaient écouter les madones

Déçus d’avoir glissé sur les mers sans rivages
trop longtemps devins de bruits sonores et vains
nous inclinâmes vers la fleur de songe nos veuvages,
las de nos regards lustrateurs des vieux âges
nous nous dérobâmes aux prunelles d’avenir

Aux battants de notre porte c’est l’éternelle poussière
le chemin traversé s’engouffre dans l’éternel passé
les âmes comme des ailes battent aux plafonds d’ombre
les douleurs d’anciens cœurs seules se lamentent en poussière
les discrépances de jadis sont emmurées dans le passé
nous nous sommes voilés du plus lourd manteau d’ombre
puisqu’il n’est rien de plus que renaître et mourir