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Page:Kahn - Premiers Poèmes, 1897.djvu/187

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le pélerin

Je mènerai nos baisers vers les cités
veux-tu les madrigaux, les folies ou les fées
sur la mer, les nefs aux proues dorées
ou les concerts des peuples à ta voix acclamée.

De toutes cendres des errances
des baisers de ta parole émergeront les renaissances
laisse-moi dans tes mains refleurir
vers le sourire de ta joie jeter l’ancre des avenirs.

Sois la rade, la fête en fleurs et la magnificence
sur la tour immobile nous enliserons le verbe mobile
ce sera dans notre calme un unique désir
et des palmes invisibles berceront ta clémence à ma vie.


chœur invisible

Transmuter l’éclair en chair indestructible
figer la seconde en éternel monde
folie du passant qui s’arrête et s’écrie
« érigez sur cette vague l’éternel palais du réel »