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Page:Kahn - Premiers Poèmes, 1897.djvu/204

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II

Dans l’abîme des soirs en incendies
tes larmes qui sont des armes
sont tombées sur les tombes enfouies ;
des tombes il éclôt des fleurs de douleur
et les parfums, des gestes de ta main
et la couleur un bienfait de ta main
et la pâleur ton geste à demain ;
de ton geste à demain s’essore la douleur.
ah ton geste inclinant tes aurores !

On mourait au fond d’or des basiliques amples
des tourmentes d’odeur douces s’exhalaient de tes rampes,
aux faîtes des tours des attentes de langueur,
les haltes florissaient en larges reposoirs,
en des gaînes de velours des couteaux dormaient en tes soirs
et sur l’âme des pierres planait un regard lourd.