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Page:Kahn - Premiers Poèmes, 1897.djvu/280

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XI

Roi couronné, vous pouvez dormir ; les galéasses
rêvent encloses de tièdes banquises
Vos marins jonchent des espaces
Sous les maigres ombres des figuiers qui frisselisent

Roi couronné, n’allez pas à vos balcons.
les Immatérielles Thulés
qui se jouent nues dans les nuages
sont d’un pire conseil pour un roi comblé d’âge
Ah ! roi couronné vos faucons
où sont-ils envolés.

Tels aux Aigues-Mortes, tels aux Elbes vertes
tels aux oasis, tels en tels sommeils
les tartarets de vos caprices
agonisent aux vergues des galéasses de reconnaissance
Ah roi couronné, sur votre balcon, ces vieilles enfances