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Page:Kahn - Premiers Poèmes, 1897.djvu/296

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où est ta gauche et le bouclier de ta gauche
où est ton front et le casque de ton front
et la terrasse de tes yeux qu’y passe-t-il maintenant.

L’agile citadelle de ta force et le coffre de ton cœur
en quelles landes stériles les entouras-tu de tes gardes
sur quelles frêles tentes, aux mirages de landes tes étendards,
Les sabots de tes chevaux sonnaient à des terroirs
où les citernes sont taries.
Ton pardon tombait au front de tes serviteurs ;
ce pardon pour toi-même ton frère l’avait en garde
et ton frère de toi-même est mort.

Du plus haut minaret j’appelais
Quand la nuit à nouveau fiance les amours des hommes
Du plus haut minaret j’appelais
des échos en prière bourdonnaient à ma parole
sur les terrasses j’entendais à ma parole
éclater en gerbe les fiançailles des baisers,
mais où suis-je, vieil aveugle, parmi les hommes

Dans mon âpre solitude
les souvenirs entaillent comme cognées en forêts ;
dans ma coupe d’amertume