Aller au contenu

Page:Kahn - Premiers Poèmes, 1897.djvu/297

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les souvenirs filtrent comme poisons dans les artères
comme des aiglons seuls dans l’aire
mes désirs clament vers ma mémoire en désuétude

voix d’un autre minaret

Ô solitaire quêtant l’albe robe de la recherche, ô solitaire
solitaire attendri des arabesques stellaires
ô solitaire inclus dans ta muette litanie, ô solitaire
à ta droite, marche le désert parmi les foules.

Ô solitaire qui des patries
par les plages vient aux sanctuaires
vivre plus vivement l’heure de toute ta vie
ô solitaire, au divan, près de la coupe, qui t’étends
solitaire qui cherche, solitaire qui attend
par la bigarrure des foules

Le rêve d’illusion, comme fleurs d’autres patries, des mains l’apportent
Inviolées, par l’or dense des portes, elles l’apportent
dans l’éclair sidéral et bref de leur présence
Solitaire, ce rêve porte-le vers tes lèvres
sans questionner l’étoile messagère
car l’apparence et les pétales de l’extase sont mensongères.