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Page:Kahn - Premiers Poèmes, 1897.djvu/298

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En haut de l’escalier du palais préparé pour recevoir ceux qui reviennent un vieux serviteur accueille Reyam.

Maître, les choses ont neigé
depuis vos départs vers les phares d’exil
des doigts d’ombre ont abrégé
des floraisons de vies fertiles
sous les dômes de votre palais

Voici les clefs antiques des salles claires et des jardins
et voici vieillis vos serviteurs de vos enfances ;
à vos prochains appels aux éveils des matins
combien nombrerez-vous de défaillances

Maîtres, salut à vous tous deux
dans l’ample vestibule où des fresques de dieux
attendaient dans l’immobile essor de leur présence
les pas du maître, captif si loin, dans les absences

Reyam et Djemail sont passés, sur la terrasse ils écoutent et regardent la ville, la mer et la lande.

reyam

Vois, la fête de la ville est continue
par la chanson de ses fontaines et le pas de ses aimées
la joie, sans cause et sans trêve s’annue
par les cours en lumière au pied d’amères mosquées