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Page:Kann - Journal d'un correspondant de guerre en Extrême-Orient.djvu/112

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Séoul, 25 juin.

Le Manchou-Marou, filant à toute allure, franchit en trente-quatre heures les cinq cents milles qui séparent Sassebo de Tchémoulpo. Un peu avant le coucher du soleil, nous jetons l’ancre au milieu du mouillage désormais historique, à égale distance des épaves du Varyag et du Koréets, presque recouvertes par les flots de la marée montante. Tout autour de nous dorment les stationnaires étrangers, immobilisés ici depuis de longs mois ; les pavillons anglais, italien et américain sont seuls représentés. Le Kersaint est parti hier pour Changhaï d’où il ramènera M. Collin de Plancy, ministre de France à Séoul, qui rejoint son poste.

Dès que la nuit s’est étendue sur la rade, on voit s’allumer au ras des eaux une gerbe de becs électriques : ce sont les scaphandriers qui vont se mettre à l’ouvrage pour essayer de renflouer le Varyag, Une entreprise italienne avait offert au Gouvernement de Tokio d’effectuer la mise à flot à forfait moyennant un prix raisonnable, mais les Japonais ont préféré payer plus cher et recueillir la satisfaction d’accomplir l’opération sans le secours des étrangers. Un contre-amiral en retraite est chargé