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Page:Kann - Journal d'un correspondant de guerre en Extrême-Orient.djvu/113

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de la direction des travaux. Cet estimable marin, qui, sans doute, a lu l’histoire du siège de Grenade, a fait le vœu, en montant sur le bateau amarré à la coque du Varyag, de ne retourner à terre qu’après avoir réussi dans sa tentative. Il a même ajouté qu’il regagnerait le Japon sur le croiseur russe par ses propres moyens, sans l’aide d’aucun remorqueur. Il espérait que tout serait terminé au mois de juin : puis il a ajourné le renflouement à la fin de juillet ; maintenant on parle de septembre. Les résultats actuels ne répondent guère à l’optimisme du début ; pourtant on a travaillé avec acharnement. Trente-six plongeurs sont employés à vider la carcasse ; ils sont répartis en deux équipes qui, pendant quatre heures chacune, profitent du moment où la mer moins haute leur permet de rester plus longtemps sous l’eau, sans se trouver exposés à une trop forte pression. On a déjà retiré de l’intérieur du navire toute l’artillerie légère et dix pièces de quinze centimètres ; il reste encore deux gros canons de la batterie de bâbord, enfoncés dans la vase et qu’on ne pourra remonter à la surface qu’avec le croiseur lui-même. En ce moment on extrait les obus et le charbon des soutes placées au-dessous de la ligne de flottaison.

De temps à autre, lorsqu’il fait trop chaud pour jouer au tennis et que la colonie européenne de Séoul