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Page:Kann - Journal d'un correspondant de guerre en Extrême-Orient.djvu/181

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japonais dont j’avais maltraité les bagages ce matin à Poulantien. L’officier m’expliqua qu’en raison de ma désobéissance, il m’infligeait comme punition de payer le chariot. Or je n’avais pu désobéir, n’ayant reçu aucun ordre de personne, et je protestai de toute mon énergie. Le capitaine maintint sa décision, mon adversaire souriait triomphalement ; enfin sur mon refus formel de me soumettre à ses exigences, le représentant de l’autorité me déclara qu’il était le maître et qu’il me retiendrait à Ouafantien tant que je n’aurais pas versé huit piastres au conducteur.

— C’est bien, répondis-je, je resterai tant qu’il le faudra, mais je vous préviens que je remettrai demain à mes camarades une réclamation qu’ils porteront au commandant en chef, le maréchal Oyama.

Je saluai et sortis.


Télissé, 4 août.

Ce matin, le capitaine du bureau des étapes m’a fait appeler et m’a dit :

— La nuit vous a-t-elle porté conseil, et vous a-t-elle fait changer d’avis ?

— Ce n’est pas dans mes habitudes. Notre petite maison est charmante et je me prépare à y attendre fort agréablement la réponse du maréchal Oyama.