Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/120

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J’admets que nous nous soyons un peu écartés de la nôtre.

Au premier abord, pour une raison ou pour une autre, Hanovre semble peu intéressante, mais elle gagne à être connue. Elle se compose de deux villes : l’une, aux belles rues larges et modernes et aux jardins tracés avec goût, s’adosse à une ville du XVIe siècle. Dans celle-ci, de vieilles maisons en bois surplombent d’étroites ruelles ; par des voûtes basses on aperçoit des cours à galeries. Jadis ces cours retentirent du sabot des chevaux caracolants, et je me représente un encombrement de lourds carrosses attelés à six qui attendaient leur riche propriétaire et sa placide et majestueuse épouse. Aujourd’hui des enfants et des poules trottinent là à leur guise, et du haut des galeries sculptées, de pauvres hardes pendent.

Une atmosphère étonnamment anglaise plane sur Hanovre, spécialement le dimanche, lorsque ses magasins fermés et ses sonneries de cloches évoquent un Londres plus ensoleillé. Je n’avais pas seul été frappé de cette atmosphère de dimanche anglais, sinon j’aurais pu mettre cette impression sur le compte de mon imagination. George aussi l’avait ressentie. Harris et moi, nos cigares à la bouche, revenant d’une courte promenade ce dimanche après déjeuner, le trouvâmes doucement endormi dans le meilleur fauteuil du fumoir.

— Après tout, dit Harris, quiconque a du sang anglais dans les veines conserve une impression