Aller au contenu

Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/121

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

durable de son dimanche britannique. Je regretterais de le voir disparaître complètement, quoi qu’en pense la nouvelle génération.

Et, prenant chacun possession d’un bout du long canapé, nous tînmes compagnie à George.

On dit qu’on peut apprendre au Hanovre l’allemand le plus pur ; soit, mais une fois sorti du Hanovre, qui n’est qu’une petite province, personne ne comprend cet allemand parfait. Dilemme : parler un bon allemand et rester au Hanovre, ou parler un mauvais allemand et voyager. L’Allemagne, divisée pendant tant de siècles en une douzaine de principautés, a le malheur de posséder un grand choix de dialectes. Les Allemands de Posen qui désirent converser avec les habitants du Wurtemberg sont souvent obligés d’avoir recours au français ou à l’anglais. Et les jeunes filles qui ont reçu une éducation coûteuse en Westphalie étonnent et désolent leurs parents en se montrant incapables de comprendre une parole dite dans le Mecklembourg. Il est vrai qu’un étranger qui parle anglais se trouvera non moins déconcerté dans la campagne du Yorkshire ou dans les parages de Whitechapel ; mais le cas n’est pas le même : vous constaterez en traversant l’Allemagne que les dialectes provinciaux ne sont pas uniquement parlés par les gens sans éducation ou par les campagnards. En fait, chaque province possède son idiome, dont elle est fière et auquel elle tient. Un Bavarois instruit admettra sans peine qu’au point de vue aca-