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Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/175

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Il dit, parlant d’une manière un peu haletante :

— Pour revenir aux statues, ce qui me frappe, c’est de constater combien une statue ressemble à une autre statue.


Harris dit :

— Je ne suis pas de votre avis. Les tableaux, si vous voulez. Beaucoup se ressemblent. Quant aux statues, elles ont toujours des détails caractéristiques. Prenez par exemple celle que nous avons vue à la fin de cette après-midi. Elle représentait un homme à cheval. Il existe d’autres statues équestres à Prague : aucune ne ressemble à celle-là.

— Que si, dit Georges. Elles sont toutes pareilles. C’est toujours le même homme sur le même cheval. Elles sont pareilles. C’est stupide de dire qu’elles diffèrent.

Il semblait irrité contre Harris.

— Comment vous êtes-vous forgé cette opinion ? demandai-je.

— Comment je me la suis forgée ? Mais regardez donc cet objet maudit, là, en face !

— Quel objet maudit ?

— Celui-là. Regardez-le donc ! Voilà bien ce même cheval avec une moitié de queue, et cabré ; le même homme, tête nue ; le même…

Harris objecta :

— Vous voulez parler de la statue que nous avons vue au Ringplatz !

— Non, pas le moins du monde, répliqua