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Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/177

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trouvait la deuxième de ces apparitions en bois. George la regarda et s’arrêta de nouveau.

— Qu’y a-t-il ? dit aimablement Harris. Vous n’êtes pas malade, hein ?

— Je ne crois pas que ce chemin soit le plus court, dit George.

— Je vous assure que si, persista Harris.

— Eh bien, moi, je vais prendre l’autre.

Il s’y dirigea, et nous le suivîmes comme avant.

Tout en descendant la Ferdinandstrasse, Harris et moi, nous nous entretenions d’asiles privés d’aliénés, lesquels, assura Harris, n’étaient pas irréprochables en Angleterre. Un de ses amis, commença-t-il, soigné dans un asile…

George nous interrompit :

— Vous avez un grand nombre d’amis dans des asiles d’aliénés, à ce qu’il me semble.

Il le dit d’un ton agressif, comme s’il voulait insinuer que c’était bien là qu’il fallait qu’on s’adressât pour trouver la plupart des amis de Harris. Mais Harris ne se fâcha pas ; il répondit avec douceur :

— Le fait est qu’il est extraordinaire, en y réfléchissant, de constater combien ont fini comme cela. Cela me rend parfois nerveux.

Harris, qui nous précédait de quelques pas, s’arrêta au coin du Wenzelsplatz.

George et moi le rejoignîmes. À deux cents yards devant nous, bien au centre, se trouvait la troisième de ses statues fantasmagoriques. C’était la