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Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/180

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anglaises, montagnards monténégrins et millionnaires de Chicago. Carlsbad procure à ses visiteurs tous les luxes, poivre excepté. Vous ne vous en procurerez à aucun prix à cinq lieues à la ronde, et ce que vous en obtiendrez de l’amabilité des habitants ne vaut pas la peine d’être emporté. Le poivre constitue un poison pour la brigade des malades du foie qui forment les quatre cinquièmes des habitués de Carlsbad et, comme ne pas s’exposer vaut mieux que guérir, tous les environs en sont soigneusement dépourvus. Mais on organise des « fêtes du poivre », — des excursions où l’on fait fi de son régime et qui dégénèrent en orgies de poivre.


Nuremberg désappointe si on s’attend à trouver une ville d’aspect moyenâgeux. Il y existe bien encore des coins singuliers, des sites pittoresques, beaucoup même ; mais le tout est submergé dans le moderne, et ce qui est vraiment ancien est loin de l’être autant qu’on croit. Après tout, une ville est comme une femme, elle a l’âge qu’elle paraît. Nuremberg est une dame dont l’âge est difficile à apprécier sous le gaz et l’électricité complices de son maquillage. Tout de même ses murs sont craquelés et ses tours grises.