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Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/183

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tournant du coin, et d’en sortir, aussitôt après, par la même porte. C’est à ce moment là que Harris le traita d’âne bâté. Ceci nous fit perdre une journée et coûta à Harris quarante marks.


J’eus mon tour à Carlsruhe par suite du vol d’une bicyclette. Je n’avais pas l’intention de voler une bicyclette ; je n’avais que le désir de me rendre utile. Le train était sur le point de partir, lorsque j’aperçus dans le fourgon ce que je crus être la bicyclette de Harris. Il n’y avait personne pour m’aider. Je sautai dans le wagon et pus tout juste la saisir et l’en retirer. Je la conduisis triomphalement sur le quai ; or, là, je me trouvai devant la bicyclette de Harris, appuyée contre le mur, derrière quelques boîtes à lait. La bicyclette que j’avais rattrapée n’était pas celle de Harris.

La situation était embarrassante. Si j’avais été en Angleterre, je serais allé trouver le chef de gare et lui aurais expliqué mon erreur. Mais en Allemagne on ne se contente pas de vous voir expliquer une petite affaire de ce genre devant un seul homme : on vous emmène et vous êtes obligé de donner vos explications à une demi-douzaine d’individus ; et si l’un d’entre eux est absent, ou s’il n’a pas le temps de vous écouter à ce moment-là, on a la fâcheuse habitude de vous garder pendant la nuit, afin que vous puissiez achever vos explications le lendemain. Je pensai donc à mettre l’objet hors de vue, puis à aller faire un petit tour