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Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/238

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— J’ai pu vous adresser quelques critiques, admit George ; mais mettez-vous à ma place. L’un de vous me certifie qu’il a un instinct infaillible et me conduit à un guêpier au milieu d’un bois.

— Je ne peux pas empêcher les guêpes de bâtir leurs ruches dans les bois, répliquai-je.

— Je ne dis pas que cela soit en votre pouvoir, riposta George. Je ne discute pas ; je ne fais que constater des faits bien établis… L’autre me mène pendant des heures par monts et par vaux, d’après des principes astronomiques, tout en ne sachant pas distinguer le nord du sud. Personnellement, je ne prétends pas avoir des instincts dépassant ceux du commun des mortels, je ne suis pas non plus un scientifique. Mais je vois là-bas, deux champs plus loin, un homme. Je vais lui offrir la valeur du foin qu’il coupe et que j’estime à un mark cinquante, afin que, laissant son travail, il me conduise jusqu’à ce que nous soyons en vue de Todtmoos. Si vous voulez me suivre, camarades, vous êtes libres ; si non, vous pouvez recourir à un autre système et tenter l’épreuve de votre côté.

Le plan de George était dépourvu d’originalité et de hardiesse, mais sur le moment il nous parut sympathique. Heureusement que nous n’étions pas éloignés de l’endroit où nous nous étions trompés de route pour la première fois ; ce qui eut pour résultat qu’aidés par l’homme à la faux nous retrouvâmes le bon chemin et atteignîmes Todtmoos avec un retard de quatre heures sur nos cal-