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Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/250

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rement qu’enfin nous avions découvert un coin de nature allemande inviolé par les appétits.

— Je ne l’aurais jamais cru, dit Harris ; et vous ?

— Je pense que ce doit être le seul coin de tout le Vaterland qui en soit dépourvu.

— Et nous trois, étrangers, nous l’avons découvert sans effort, risqua George.

— Nous voici à même, observai-je, de régaler nos sentiments les plus délicats sans être dérangés par les sollicitations de notre vile matière. Voyez le jeu de la lumière sur ces pics lointains. N’est-ce pas ravissant ?

— À propos de nature, dit George, quel est selon vous le chemin le plus court pour redescendre ?

— Le chemin de gauche, répliquai-je après avoir consulté le guide, nous conduit en deux heures environ à Sommersteig, où, entre parenthèses, je remarque que l’Aigle d’Or est très recommandé. Le sentier de droite, un peu plus long, nous offre des panoramas plus vastes.

— Ne trouvez-vous pas, dit Harris, qu’un panorama ressemble follement à tous les autres panoramas ?

— Moi, pour ma part, je prends le chemin de gauche, dit George.

Et Harris et moi le suivîmes. Mais nous ne descendîmes pas aussi rapidement que nous l’avions prévu. Les orages s’amassent vite dans ces régions