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Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/284

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sieurs qui se montraient incapables de soulever leur tête de la table. Parmi ceux qui ne s’intéressaient plus aux événements étaient nos trois Anglais. On décida de les charger dans un fiacre et de les renvoyer chez eux sous la surveillance d’un étudiant relativement de sang-froid. S’ils étaient restés à leur place initiale pendant toute la soirée, tout se serait passé au mieux ; mais malheureusement ils s’étaient promenés et personne ne sut quel était le propriétaire de telle ou telle carte. Nul ne le savait et eux moins que personne. Dans la gaieté générale, cela ne sembla pas devoir être d’une trop grande importance. Il y avait trois gentlemen et trois adresses. Je crois qu’on pensait que même en cas d’erreur le tri pourrait s’opérer dans la matinée. On mit donc les trois messieurs dans une voiture ; l’étudiant relativement de sang-froid prit les trois cartes et ils s’en allèrent, salués des acclamations et des bons vœux de la compagnie.

Pour avoir bu de la bière allemande on n’est pas — et c’est son avantage — gris comme on sait l’être en Angleterre. Son ivresse n’a rien de répugnant ; elle ne fait qu’alourdir : on n’a pas envie de parler ; on veut avoir la paix, pour dormir, n’importe où.

Le conducteur de la troupe fit arrêter la voiture à l’adresse la plus proche. Il en tira le plus atteint, jugeant naturel de se débarrasser d’abord de celui-là. Aidé du cocher il le porta jusqu’à son étage et