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Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/288

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Ce n’était pas Percy ; ce n’était même pas quelqu’un qui lui ressemblât. Elle eut la sensation que ce n’était pas le genre d’homme qu’elle aurait jamais choisi pour mari, jamais, en aucune circonstance. Et dans l’état où il se trouvait actuellement, il lui inspirait même une aversion prononcée. Elle n’eut qu’un désir : se débarrasser de l’intrus.

Mais il avait un je ne sais quel air qui lui rappelait quelqu’un. Elle s’approcha davantage et le considéra de plus près. Ses souvenirs se précisèrent. Ce devait sûrement être monsieur Y., un monsieur chez qui Percy et elle avaient dîné le jour de leur arrivée à Berlin.

Qu’est-ce qu’il venait faire là ? Elle posa la bougie sur la table, prit sa tête entre ses mains et se mit à réfléchir. Le jour se fit vivement dans son esprit. Percy était allé à la Kneipe avec ce même monsieur Y. Une erreur avait été commise. On avait ramené monsieur Y. à l’adresse de Percy. Donc Percy à ce moment…

Les éventualités terribles que cette situation comportait se présentèrent à son esprit. Retournant à la chambre de Dolly, elle se rhabilla à la hâte et descendit en silence. Elle trouva heureusement une voiture et se fit conduire chez madame Y. Disant au cocher d’attendre, elle vola jusqu’à l’étage supérieur et sonna avec insistance. La porte fut ouverte comme auparavant par madame Y.,