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Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/302

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argent pour transformer sa maison en boutique d’antiquaire.


L’Allemand est gourmand. Il existe des fermiers anglais qui, tout en prétendant que leur métier ne nourrit pas son homme, font joyeusement leurs sept repas solides par jour. Une fois par an a lieu en Russie une fête qui dure une semaine pendant laquelle on enregistre de nombreux décès occasionnés par une indigestion de crêpes ; mais c’est une fête religieuse et une exception. L’Allemand comme gros mangeur tient la première place entre toutes les nations de la terre. Il se lève de bonne heure et en s’habillant avale vivement quelques tasses de café avec une demi-douzaine de petits pains chauds beurrés. Il ne s’attable pas avant dix heures pour prendre un repas digne de ce nom. À une heure ou une heure et demie a lieu son repas principal. C’est une affaire sérieuse qui dure quelques heures. À quatre heures il va au café où il boit du chocolat et mange des gâteaux. Il passe en général ses soirées à manger, — non qu’il fasse le soir un repas sérieux (cela lui arrive rarement), il se contente d’une série de casse-croûtes, — mettons : à sept heures une bouteille de bière avec un ou deux « belegte Semmel » ; au théâtre, pendant l’entr’acte, une autre bouteille de bière et un « Aufschnitt » ; une demi-bouteille de vin blanc et des « Spiegeleier » avant de rentrer, puis un morceau de saucisse ou de fromage qu’il