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Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/308

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chez elle. Jeune fille elle ne savait pas s’habiller ; épouse elle abandonne ses toilettes pour se draper dans les oripeaux les plus hétéroclites, ramassés à droite et à gauche ; en tout cas, c’est bien là l’impression qu’elle donne.

Elle est souvent faite comme une Junon, avec une carnation qui ferait honneur à un ange bien portant : elle s’entend parfaitement à abîmer son galbe et son teint. Elle vend son droit aux hommages pour une portion de friandises. Vous pouvez la voir toutes les après-midi dans un café, se gavant de gâteaux à la crème fouettée que chassent d’abondantes tasses de chocolat. À ce régime elle s’avilit, s’empâte et devient tout à fait inintéressante.

Quand la femme allemande renoncera à son goûter et à sa bière du soir, quand elle prendra suffisamment d’exercice pour conserver sa taille et qu’elle lira, une fois mariée, autre chose que son livre de cuisine, le gouvernement allemand remarquera qu’il lui faut compter avec une force nouvelle. Et c’est à travers toute l’Allemagne qu’on peut observer mille petits détails significatifs qui ne trompent pas et qui marquent l’évolution des surannées « Frauen » allemandes en « Damen » modernes.

On se perd en conjectures sur ce qu’il adviendra alors. Car la nation germanique est encore jeune et sa maturité fera époque dans l’histoire de l’humanité.

Ce qu’on peut dire de pire sur les Allemands,