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Page:Koschwitz - Les Parlers Parisiens, 1896.pdf/162

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            S’en pourrait amollir.
      Grisélidis, cache-moi donc tes larmes,
Car devant le devoir je ne veux pas faiblir,
En combattant pour Dieu nous aurons la victoire!
5.Toi qui, bien que mon front déjà fût argenté
Par la guerre et le temps, m’as donné ta beauté,
            Je te dois bien un peu de gloire
Et mon bonheur du moins je l’aurai mérité.

Grisélidis.

Si longtemps loin de vous, mon Dieu, je n’y puis croire!

Le Marquis.

10.Pour te faire moins long le temps de cet exil
Et, bien qu’un nécromant menaçât d’un péril
Ta vertu, si jamais tu passais cette enceinte,
Te jugeant impeccable à l’égal d’une sainte,
Je veux que librement tu vives dans ces lieux
15.Comme l’oiseau qui vole au soleil dans l’espace.

Grisélidis.

Le ciel est sans soleil quand je n’ai plus vos yeux,
C’est eux que chercheront les miens dans l’air qui passe.
J’accepte pour cela seulement, cher époux.
Merci de croire en moi comme je crois en vous!

Le Marquis.

20.Vois-tu, c’est que je t’aime et que j’ai foi, chère âme,
Aux serments que jadis nous avons échangés!

Grisélidis.

Depuis ces jours heureux nos cœurs sont-ils changés!