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Page:Koschwitz - Les Parlers Parisiens, 1896.pdf/86

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Parisien. Mais, au fur et à mesure qu’on s’éloigne de la capitale, on relève entre la langue nationale et le parler populaire des différences plus marquées. Allez aux environs de Valenciennes, de Bayeux, de la Rochelle, de Montbéliard — je dis «aux environs», parce que dans les villes on a généralement adopté le français d’école — vous reconnaîtrez dans chaque endroit un langage fort différent de celui que nous parlons et fort différent de celui qu’on parle dans chacun des autres. Allez plus loin encore, du côté d’Avignon, ou d’Aurillac, ou de Pau; vous trouverez des sons tout nouveaux, une physionomie toute particulière; vous discernerez à peine les sens de quelques mots. Enfin, poussez jusqu’aux plaines de la Flandre, jusqu’aux landes de la Bretagne, jusqu’aux vallées des Pyrénées, vous entendrez des langues absolument étrangères et dans lesquelles aucun mot semblable à ceux qui vous sont familiers ne frappera votre oreille.

On parle, en effet, vous le savez, au Nord-Est, le flamand, idiome germanique; au Nord-Ouest, le breton, idiome celtique; au Sud-Ouest le basque, idiome ibérique. Laissant de côté ces trois coins de métal étranger qui encadrent notre carte linguistique, et la Corse, italienne de langue, qui forme un coin semblable au Sud-Est, demandons-nous d’où viennent aux mères, dans le territoire restant, les